Communauté de KASI
3. KASI : 1933
Le 25 août 1920, le père Louis Phillipart, Rédemptoriste, accompagné du Frère Stanislas, se rendait à Kasi pour demander un terrain au chef de la localité en vue d’y ériger une mission.
Kasi était une région entièrement conquise par les Protestant. Le plateau de Nkenge fut indiqué au Père Phillipart qui en prit possession dès le 14 septembre 1920 et y célébra la Sainte Messe pour la première fois.
C’est dix ans après les Pères que l’installation des Sœurs à Kasi fut envisagée. En 1930, Mère Marie de Kikanda, accompagné de Mère Gonthilde de Kimpese, s’était rendu à Kasi pour l’achat d’un terrain. Cela ne fut pas sans difficulté. Et qui le croirait… c’est un chef protestant qui se démena fort pour que sœur Marie eut gain de cause. Cela en dit long sur l’influence de Mère Marie sur les habitants de la région…
L’arrivé des sœurs de la Charité en juin 1933 fut relatée en son temps par une des Sœurs fondatrices, dans un vivant et intéressant article qui fut publié dans la revue de la Congrégation. Nous le reproduisons intégralement ci après.
Arrivée des Sœurs de la Charité
Le 13 juin à kasi la première caravane composée de Mère Gonthilde, des Sœurs Rosie et Richardus et deux Sœurs Oblates (Eugénie et Vincentius).
Elles ont trouvé le bâtiment des écoles achève, et en attendant la construction du couvent, quatre classes serviront de chapelle, réfectoire, ouvroir et dortoir. Le 27 juin arriva la seconde caravane partie de Matadi : Mère Marie et les Sœurs joséphilde et Rita et une Sœur Oblate Marie Joseph. A leur grande surprise, elles trouvèrent la maison déjà bien aménagée.
Le voyage à kasi est assez compliqué vu les nombreux rapides et les éparpillements de rochers rendant le fleuve Congo non navigable.
Le chemin de fer transporte les voyageurs de Matadi à Lufu… puis ne s’en inquiète plus. Une auto camion se charge alors de les cahoter pendant deux heures, puis de les déposer devant une vieille baraque qui les abritera pendant la nuit.
Ecoutons plutôt une de nos voyageuses, jeunes missionnaire fraîchement arrivée au Congo :
… on nous dit que nous sommes arrivées ! je regarde à droite puis à gauche espérant trouver une maison quelque peu convenable mais rien. C’est dans cette baraque remplie de parasite et d’insectes qu’il nous faut passer la nuit !...
Horreur, me dis-je ! Mais voyant Mère Marie s’y rendre si virilement, on imite son courage et on s’installe comme on peut. Ne demandez pas si la nuit s’est bien passée au milieu de la gente vermine. Le lendemain on se confie à une sorte de baleinière malpropre et peu confortable et pendant neuf heures on voguera sur le Congo pittoresque et parfois bien capricieux, à certain moment les voyageuses durent descendre avec tous les bagages et traverser à pied un endroit dangereux, heureusement c’est pendant la saison sèche !!! ce mode de voyage a du moins l’avantage de donner tout loisir de regarder er d’admirer.
Jours mémorables
Le 28 juin, au lendemain de l’arrivé de la seconde caravane, un Père Rédemptoriste après avoir béni la chapelle y déposa le Saint Sacrement. Quelle délicatesse pour jésus de venir habiter chez nous dès le début de notre apostolat à kasi ! Avec Lui comment ne pas nous épanouir dans la confiance et dans la joie au milieu des petites difficultés confiantes et dans la joie au milieu des petites difficultés inhérentes à toute fondation. Il faut bien que nous payions la rançon du bien que nous espérons faire ceci, et nous tâchons de la faire royalement !
le 29 juin, fête de S.S. Pierre et Paul, intronisation du Sacré Cœur, installation de notre chère Mère Gonthilde et bénédiction du nouveau couvent provisoire, oui «paix à cette être autrement dans le domaine de « Mater Dei »sui est aussi Regina Pacis, la reine de la Paix.
Une excursion
Dans l’après midi du dimanche 2 juillet, nous sommes allées en auto camion au village de kasi, à quarante minutes de la Mission. Tous les habitants s’étaient réunis en différents groupes pour nous souhaiter la bienvenue, et les enfants bien alignés nous exprimaient à leur façon leur joie de nous avoir près d’eux. Puis ce fut la présentation des cadeaux : une poule, des œufs, des oranges et des mandarines, et tout cela offert de si bon cœur ! Un moniteur nous invite à entrer dans sa classe et nous présente ses quinze petits élèves ! Quelles ne fut pas notre surprise de les entendre déclamer en français : ‘’je suis un homme ‘’ et chanter à pleins poumons : « il était un petit navire… »
Les débuts de l’apostolat
- Les classe : une cinquantaine d’enfant sont inscrites déjà et il es vient encore tous les jours.
- Le dispensaire. En moyenne 120 personnes viennent journellement se faire soigner au dispensaire y compris les mamans et les bébés. Déjà soixante femmes se sont fait inscrire pour la goutte de lait ! Le docteur qui est venu s’installer pour trois jours à kasi en annonce 250. Il voudrait, afin de diminuer la mortalité infantile, que les accouchements se fassent à la Mission.
- La léproserie se trouve à vingt minutes de la mission, elle est habitée par une vingtaine de lépreux, dont quelques uns sont également atteints de la maladie du sommeil.
Avis aux jeunes filles dont plusieurs nous ont demandé : y a til quelques chance pour nous de pouvoir un jour soigné des lépreux, , après Elisabethville, et en attendant d’autres postes en projet… kasi les attend .
La communauté « Mater Dei » de kasi a connu beaucoup de péripéties au cours de son histoire dont certaines lui ont même fait courir le risque d’être supprimé. Malgré le grand isolement dont elles ont parfois souffert, les Sœurs continuent joyeusement à se dévouer au service de la population par l’enseignement dans les écoles primaire et secondaire et par les soins des malades à l’hôpital et à la maternité