Communaute de la Gombe

Jusqu’en 1962, les Sœurs de Charité de Jésus et de Mari, qui aveint déjà plusieurs maison disséminées à travers le pays ne faisaient que transiter par Léopoldville devenue depuis longtemps la capitale. Elles se rendaient ainsi au Bas Congo, au KasaÏ ou au Katanga.

Lors de leur différentes séjours, les Sœurs étaient toujours accueillies chez les Sœurs du Sacré Cœur à Kalina.

Le 1er mai 1960, la Mère Hostia Ceulemans fut nommée « Viisteuse Générale du Congo ». il lui fallait continuellement sillonner les régions pour visiter les Sœurs, cela dans les conditions difficiles et troublées des années qui ont suivi l’accession du pays à l’indépendance. Le besoins se fit donc sentir de trouver pour elle une maison centrale à partir de laquelle elle pourrait rayonne, ainsi que de fixer un pied à terre à Léopoldville pour les Sœurs de passage. La décision fut donc prise de fonder une communauté dans cette ville.

Les recherches aboutirent à la « Villa Pipita » située au croisement des avenues Valcke et 8e Armée, devenues aujourd’hui la triste de la justice et Avenue Batetela de 3 ans, enfant de Monsieur Braconnier, architecte, qui avait construit cette maison. Il allait sortir de chez lui en voiture, l’enfant qui s’était dissimulée sur le garde boue, fut tuée…

Il fallait transformer et amanger la maison avant l’arrivée des Sœurs, Sœurs  Tharcisuis qui travaillait déjà au Bureau de l’Enseignement Catholique (B.E.C), logeait au Lycée du Sacré Cœur tout proche.

Dès le 14 octobre 1962, Mère Félicité, Mère Lambert, Sœurs Ingrid et Sœur Pétri arrivaient de Kimpese avec les meubles destinés à la maison.

Elles furent rejointes le lendemain par Mère Hostia et Mère Rufina venant de kasai. La journée du 16 octobre fut consacrée à l’aménagement et au nettoyage. Dans la mémoire de la maison la chroniqueuse nous a laissé une page vivante en souvenir de cette journée mémorable. Elle notait :

« Mardi 16 octobre : Travail forçat pour Mère Hostia, Mère Félicité, Sœurs Ingrid et Sœurs Pétri, aidées de la bonne Mère Rufine. Course à droite, course à gauche, difficulté de véhicule, pneus introuvable, frigo non livré, foyer en panne, un plafond qui suint, un escalier qu’on am »nagen une cuisine qu’on vide et remplit, des paquets qu’on tâte et soupèse, des ustensiles qu’on enjambe.

Pauvre Mère ! Pauvres Sœurs ! Elles travaillent littéralement à la sueur de leur front, mais si joyeusement !

Coûte que coût, Mère Hostia veut que la chapelle soit en ordre pour le lendemain. Et, elle le fut ! Véritable tour de force. »

Le mercredi 17 octobre 1962, en la fête de Sainte Margurite Marie Alacoqu, à 6 heures, le Révérend Père Cauwe, jésuite, célébrait pour la première fois l’eucharistie dans la petite chapelle devant trois Mères et trois Sœurs profondément recueillies et heureuses d’accueillir le Seigneurs dans leur maison.

Le soir après une journée laborieuse, eut lieu la cérémonie de Prise de possession de la maison. C’était la fondation de la communauté « Notre Dame de Grâce »

A dater de ce jour, dans ce quartier diplomatique parsemé d’Ambassades, au cœur de kalina, s’achevait la triste histoire de la « Villa Pipita », laissant curieusement la place à celle de cette nouvelle « Ambassade de Charité » ! L’installation de la Supérieure de la nouvelle communauté, Mère Félicité, eut lieu le premier novembre 1962 au soir. Par cette cérémonie, Mère Hostia donnait le coup d’envoie des activités de la Maison Provinciale et maison d’accueil pour les Sœurs de la Charité.

Voici bientôt trente ans que cette « Curieuses Ambassade » reste fidèle à sa vocation, elle est un véritable carrefour pour les Sœurs de la Province et une grande animation y règne lors de vas et viens de la période des vacances et des mutations. les Sœurs qui ont été malades se souviennent aussi du dévouement de l’infatigable chauffeur et garde malade que fut notre regrettée Sœur Fabiola Declercq

A côté de ce service pour les Sœurs, la communauté a dès le début, toujours été présent au service de l’Eglise et de la population à travers l’un ou l’autre de ses membres.

Ainsi, même sans avoir une œuvre distincte dans la ville, les Sœurs y ont pourtant toujours assuré une présence active :

- Deux Sœurs de Charité ont travaillé pendant près de douze ans au Bureau National de l’Enseignement Catholique (B.E.C) : feu Sœur Tharcisius et Sœur Thérèse Renoirte.

- Deux Sœurs ont travaillé au Centre des Handicapés physiques sur l’avenue des Huileries : les Sœurs joseph Sarto et Rose Bilonda.

- Deux Sœurs ont enseigné pendant un temps à l’Institut National des Aveugles : les Sœurs Wivine Lukulu et Virginie Matondo.

- Une Sœur a enseigné à l’I.P.N : la Sœur Bibiane Tshibola kalengayi.

- Une sœur a prêté ses services à la Comptabilité de la Conférence Episcopale du zaïre : la Sœur Béatrice kalanga.

- Mère Hostia Ceulemens fut une des dix fondatrices de l’USUMA en 1962. De 1962 à 1968, elle a été Vice Président puis Présidente de l’USUMA.

- Une Sœur fut maitresse des novices au noviciat intercongrégationnel à kimwenza de 1978 à 1981 : la Sœur Adolphine Lukadi.

- Une Sœur a été Responsable de l’Institut Anuarite de 1984 à 1986 : la Sœur Elisabeth Ongadi.

- Une Sœur travaille actuellement à la paroisse du Sacré Cœur pour l’encadrement et l’accompagnement des professeurs de religion dans les écoles primaires et secondaire Bosangani : la Sœur Erna De Wulf.

 

De 1966 à nos jours, cette maison a servi de siège du Gouvernement Provincial de la Congrégation au Zaïre. Elle a accueillie les cinq supérieures Provinciales qui se sont succédé avec leurs Ceulemens, Mère Thérèse Ndongayabo et Sœur Perpétue Muadi.

Bientôt la communauté ne jouera plus que son rôle de maison d’accueil, car la maison provinciale va essaimer vers un autre coin de Kinshasa.